Évènement incontournable des îles de la Martinique et de la Guadeloupe, le carnaval antillais est une institution. Fête historique, culturelle et colorée, c’est plus que jamais l’occasion de sortir des placards vos paillettes, vos plumes et vos tutus pour faire la fête sans retenue ! Tous les ans, le carnaval antillais débute le premier dimanche de janvier et se termine à la mi-février, lorsque le roi Vaval est brûlé sur la place publique.
En Guadeloupe, les festivités se tiennent tous les dimanches jusqu’aux jours gras et, en Martinique, les parades et les défilés emplissent les rues durant tout le mois de janvier.
Qu’est-ce que le carnaval antillais ?
Le carnaval est une fête très populaire et très importante en Guadeloupe et en Martinique : il s’agit d'une tradition qui remonte à plus de quatre siècles ! Les deux îles ont des coutumes et des styles de carnavals différents, mais tous deux sont très colorés et symboles de fête.
Le carnaval de la Martinique a été désigné comme l’un des plus beaux au monde, mélangeant les cultures européennes et africaines. Les festivités commencent aux alentours du 6 janvier et se poursuivent jusqu’au mercredi des Cendres, qui correspond au lendemain du Mardi Gras.
Le carnaval de la Guadeloupe est, quant à lui, également très populaire, avec des défilés de costumes colorés, de la musique et de la danse. En ce qui concerne les dates, les festivités débutent aussi après l’Épiphanie et continuent jusqu’au Mardi Gras.
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L’histoire du carnaval antillais
La naissance du carnaval
Le carnaval antillais est apparu en Guadeloupe et en Martinique lorsque les colons ont débarqué sur les îles, aux alentours du XVIIe siècle. Cette tradition païenne, venue d’Europe, a été créée à l’origine pour divertir les catholiques mais également pour qu’ils fassent bonne chère avant les 40 jours de restriction du Carême. Cette dernière est également liée aux cycles des saisons, où l’on se déguise et se masque, pour conjurer le mauvais sort et se libérer de ses malheurs.
Au début de la période d’esclavage dans les îles, les esclaves n’étaient pas autorisés à participer à ces réjouissances carnavalesques. Ils ne pouvaient que regarder au loin et jalouser les colons, qui s'amusaient lors des réceptions masquées se déroulant dans les habitations. Alcool et nourriture coulaient à flots, pendant que leurs serviteurs les observaient avec envie.
Le carnaval au fil des années
Au fur et à mesure des années, les esclaves ont pris la décision d’imiter leurs maîtres en se recevant les uns et les autres dans leur quartier et en y intégrant leurs cultures (masques, chants, danses, etc.), leurs croyances et leurs instruments de musique. Évidemment, ce moment de liberté était autorisé par les maîtres, qui acceptaient que leurs esclaves organisent des festivités, mais uniquement au sein de la propriété. Jusqu’à l’abolition de l’esclavage, il était interdit pour ces derniers de défiler à l’extérieur de la propriété de leurs maîtres.
Alors que pour les colons, le carnaval était un moyen de se préparer au mieux au Carême, il s’agissait, pour les esclaves, d’une opportunité leur permettant de se réapproprier leurs coutumes sans contrainte.
Durant la totalité du XVIIIe siècle, le carnaval a subi une série d’interdictions et d’annulations et ce n’est qu’après l’abolition de l’esclavage que celui-ci fut entièrement reconnu. Les anciens esclaves avaient enfin la liberté de défiler dans les rues et chantaient même des chansons sarcastiques sur ceux qui les gouvernaient par le passé.
En 1898, la décision de fixer les congés des jours gras a été prise ! Trois jours étaient considérés comme le carnaval des riches, le Dimanche Gras, le Lundi Gras et le Mardi Gras. Ces derniers étaient connus pour offrir un véritable spectacle joyeux et coloré, totalement différent des déchaînements populaires.
Aujourd’hui, le carnaval reste le théâtre des mélanges culturels entre les cultures européennes, africaines et antillaises.
Les différences entre le carnaval de Guadeloupe et de Martinique
Si les deux îles possèdent de nombreuses similitudes, leurs carnavals respectifs diffèrent par certains aspects !
Le carnaval de la Martinique
En Martinique, l’esprit de fête est réellement mis en avant : costumes, masques, paillettes et perruques sont de la partie. Chaque jour a sa thématique : le samedi Gras c’est la sortie des reines du carnaval, le roi Vaval apparait le dimanche Gras et le diable rouge le mardi Gras.
En général, les jours gras en Martinique sont extrêmement festifs ! L’ambiance unique et l’état d’esprit libéré constituent une véritable tradition et attirent de nombreux visiteurs chaque année.
Le roi Vaval de la Martinique représente tous les ans un personnage différent, généralement une personnalité publique qui a fait parler d’elle dernièrement. Elle est donc traditionnellement utilisée afin de revendiquer une cause précise. Son identité est gardée secrète jusqu’à sa sortie le dimanche Gras.
Le carnaval de Guadeloupe
Contrairement au carnaval de Martinique, celui de la Guadeloupe représente plutôt différentes parades, que les gens viennent admirer pour un plaisir des yeux renouvelé chaque année ! Sous forme de concours, les groupes défilent tous les jours sur un thème différent, avec des décors 3D, des chorégraphies, des chants et des costumes adaptés à chaque thème.
Le roi Vaval est également présent lors du carnaval en Guadeloupe mais, contrairement au personnage choisi chaque année par la Martinique, le leur n’est pas personnifié et ne change pas d’une année sur l’autre. Néanmoins, il reste tout de même le roi du carnaval !
Les personnages principaux du carnaval antillais
Lors du carnaval, vous croiserez sans aucun doute des figures emblématiques inspirées de l’Afrique, de l’Europe et de l’esclavage.
Neg marron ou Neg gwo siwo
Il s’agit d’hommes et de femmes ayant l’entièreté du corps recouvert d’un mélange appelé “mélasse” (sirop de batterie et suie). Ils incarnent les anciens esclaves fugitifs qui trouvaient refuge dans les forêts pour fuir les maîtres et qui libéraient ceux qui étaient retenus dans les plantations.
Marian’ Lapofig
Véritable héritage de l’Afrique ancestrale, ce personnage traditionnel de la Martinique est couvert de feuilles de bananier séchées. Il tournoie au rythme des tibwa, ce qui fait chanter son feuillage.
Caroline Zié Loli
Le personnage de Caroline, emblème martiniquais, serait né de la véritable histoire d’une jeune femme qui ne fut pas bénie des dieux, mais qui aurait tout de même réussi à se marier. Son mari, alcoolique, ne se souvenait jamais du chemin de chez lui, cette dernière devait donc le récupérer en pleine campagne et le porter sur son dos pour le ramener.
Les souffleurs de conque
Ces hommes sont connus pour leur occupation : souffler dans une conque de lambi. À l’époque, les hommes soufflaient dedans dans le but d’annoncer les décès dans le bourg ou une catastrophe naturelle.
Les malpwops
Les malpwops représentent des personnages portant des sous-vêtements féminins ou des tenues très sexy. À l’origine, ils étaient uniquement présents lors des défilés du Lundi Gras (les mariages burlesques) mais, depuis quelques années, ces derniers apparaissent tout au long du carnaval. Certains d’entre eux ont parfois des pancartes ou des photos aux messages très suggestifs.
Le roi Vaval
Le roi Vaval (diminutif créole de carnaval) est une figure importante des carnavals annuels de Guadeloupe, Martinique et Guyane, où il est considéré comme le roi du carnaval. Il représente toutes les mauvaises choses qui sont arrivées durant l’année passée et se fait brûler durant le mercredi des Cendres, afin de commencer une nouvelle année sous les meilleurs auspices !
Les étapes incontournables du carnaval antillais
Si le carnaval s’étend sur plus d’un mois tous les ans, il existe des jours précis et très importants qu’il ne faut surtout pas rater ! Appelés les “jours gras”, ce sont les quatre derniers jours du carnaval. Ils représentent chacun une fête particulière, à absolument respecter pour ne pas faire pâle figure à côté des autres participants !
- Le Dimanche Gras : il s’agit de la fête multicolore ! Le roi Vaval sort dans les rues et parade avec les autres groupes. Des chars à thèmes et des orchestres de rue défilent en suivant un parcours précis. De grandes foules se forment derrière les groupes et reprennent en chœur les chansons traditionnelles et les nouvelles créations du carnaval ;
- Le Lundi Gras : il représente la fête de l’inversion. Aussi appelé le mariage burlesque, il offre une occasion pour les hommes de se déguiser en femmes et pour les femmes de se déguiser en hommes, afin d’inverser leurs rôles ;
- Le Mardi Gras : le rouge est à l’honneur ! Faites place aux diablotins et aux diables qui défilent dans toutes les rues ;
- Le mercredi des Cendres : ce jour sonne la fin du carnaval. Les diablesses se présentent dans les rues et les différents groupes sont habillés en noir ou en blanc. En début de soirée, sa Majesté Vaval est incinérée, mais renaîtra de ses cendres l’année suivante.
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